Ah ! Je vous y prend ! Vous aimez les histoires, n'est-ce pas ? Vous aimez surtout les histoires de hobbits... et bien vous allez être servis !
 

Comment Bob s'est lourdé en cherchant une nana et est devenu malgré lui un aventurier des temps modernes

     Bob n'était à proprement parler un hobbit aventureux, dans ses jeunes années. A peine sorti du trou de l'école, où il apprenait que le monde se limitait aux frontières de La Comté ce qui lui paraissait déjà bien vaste, il fonçait jusque chez lui pour s'y enfouir la tête sous l'oreiller et ne plus rien faire que dormir, dormir, dormir. C'était un vrai faignant. On l'appelait même la feigne, le sagouin, le branleur. Pas chouette, hein ?
     Cependant un beau jour, alors qu'il ne branlait rien comme à son habitude, il aperçut dehors une petite hobbit ultra mignonne. Direct, le pauvre Bob tombe amoureux : le coup de foudre. Alors il sort, cours sur la pelouse qui lui sert de toit pour se rendre de l'autre côté de chez lui, sur l'autre versant de la colline où il avait aperçu la petite bombe, et là, horreur stupéfaction et sueur de Bob : elle avait disparu. Classique me direz vous ? Et ben j'vais vous dire ouais. N'empêche que là pour le coup, le Bob il a le coeur qui bat et tout et tout, alors forcément il fait ni une ni deux, il prend son courage à deux mains et il se jette en courant dans le chemin pour tenter de la retrouver. C'est fou ce que peut faire l'amour, croyez moi. Se mettre à courir comme un dingue derrière le fantôme de celle que l'on aime n'est pas la chose la plus délirante. Alors donc le brave hobbit cours et cours et cours, et puis d'un coup, subitement, alors qu'il allait entammer son quatorzième kilomètre, une idée lui vint à l'esprit : "mais bon sang Bob, c'est quand même bizarre que tu n'ais pas retrouvé la gamine, vu que tu cours comme un fou dans tous les sens à tire la rigo et qu'elle semblait tout juste se ballader tranquilos... Si tu étais moins con, tu te serais peut-être dit que tu allais dans une mauvaise direction !" Et là c'est l'horreur pour le pauvre Bob : en effet après une rapide reconstitution mentale des événements il s'aperçoit qu'il s'est complètement gourré de côté : la fille était à l'opposé de son trou ! Pauvre Bob. Le pire c'est qu'une deuxième reconstitution mentale lui indique qu'il est complètement paumé aussi. Perdu. En pleine forêt.
     Vous l'avez compris, Bob n'est pas fort malin à l'origine et il ne retrouve pas le chemin de chez lui. Commence alors pour lui, comme pour Bouba le petit ours brun, une longue periode d'errance triste et sans amis. Les gens qu'il croise sont tous des humains, voire ces pédés d'elfes, et il se fait traiter de beugeuloude par les enfants. C'est cette dure vie qui va le transformer. La quête de Bob (dans certain textes d'Homer il apparaît sous le nom d'Ulysse) devient alors de retrouver son trou et son lit, avec son oreiller dedans. Une quête difficile mais enrichissante...
 

Quelques jours plus tard, Bob retrouvais son trou... Mais il avait gardé l'esprit aventureux !

     Ca vous a plu? Vous en voulez encore? Eh bien écoutez l'histoire de Bob le Hobbit.

Comment Bob a retrouvé son amie dans les yeux d'un chien et devint le premier hobbit à croire en la réincarnation.

Tout d'abord, un petit rappel : nous avions laissé Bob dans son trou, enfoui sous son oreiller, dépité par la cruauté de la vie qui l'avait séparé de la petite hobbit ultra-mignonne alors qu'il était sur le point de conclure (vous vous souvenez?)
Mais sous son oreiller, il n'était pas en train de pleurer sur son sort telle une Sophie Marceau qu'a pas réussi à conclure avec le beau "humain" lors de la boum qu'elle avait pourtant organisée exprès pour et qui pleure toute la journée en se repassant en boucle "Dreams are my reality, a different kind of reality", mais Bob il dormait, parce qu'il était trop faignant pour pleurer comme une madeleine de Proust, et puis parce que, parce que bon.
Donc Bob, sous son oreiller, dormait, dormait, et pendant 6 jours et 7 nuits de sommeil, il parvint ainsi à ne pas penser à la petite hobbit, qu'il avait surnommé affectueusement Bob. Mais le septième jour, à l'heure où les autres hobbits accomplissaient, comme l'ordonne la loi, leur devoir conjugal, il rêva qu'il était dans son trou avec Bob et leurs nombreux hobbits, qu'ils avaient appelés Bob, en référence à Jean-Pierre qui les avaient unis pour le meilleur et pour dormir. Et dans ce rêve, Bob était vraiment heureux : il aimait tenir Bob dans ses bras, entourés de leur petits Bob.
Mais son temps d'hibernation était écoulé, et il se réveilla seul, sous l'oreiller, et on peut le dire, la tête dans le cul. Bob ne se souvint pas tout de suite de son rêve. Il prit machinalement son petit-déjeuner, comme toutes les semaines, mais lorsqu'il trempa sa madelaine dans son thé, la mémoire lui revint et il se sentit triste, tout seul, réveillé, dans son trou. Il se rappelait Bob, lovée dans ses bras avec leurs garnements de Bob jouant alentours et à quel point il se sentait bien, serein, dans leur trou commun. Alors Bob, décidé, prit sa faignantise à deux mains et partit à la recherche de sa bien-aimée.
Et il se mit à courir, courir, à en perdre haleine qui, soit dit en passant, était à faire tomber les mouches mais à faire fuir les petites hobbits. Et puis d'un coup, subitement, alors qu'il allait entamer son quatorzième kilomètre, une idée lui vint à l'esprit : "si quand je cours, le paysage ne bouge pas, c'est qu'il bouge à la même vitesse que moi, ou alors que je n'avance pas, ce qui est impossible puisque je cours". Et Bob, qui avait oublié d'être intelligent, s'aperçut qu'il était en face de son trou. Il eut un moment de découragement : il avait fait le tour de la planète Hobbit sans retrouver son Odette, et s'était retrouvé à son point de départ!
Alors il eut une autre idée (deux idées dans la même journée, il venait d'égaliser son record) : "comme disent les petits humains, si elle est passée par ici, elle repassera par là". Il attendit donc : une heure, personne; deux heures, personne; trois heures, le facteur n'est pas passé; et à la quatrième il vit un lévrier afghan s'avancer, majestueux dans sa longue robe de poils souillés par la boue dans laquelle il, ou plutôt elle, venait de se baigner, par mimétisme des humains. Et dans son regard, il vit la même lueur qui brillait dans celui de Bob. Son coeur se mit à battre à vous exploser les artères, son sang ne fit qu'un tour dans son corps, et de peur de laisser passer encore sa chance en remuant sept fois sa langue dans sa bouche, il sauta sur le lévrier afghan et l'embrassa d'un baiser langoureux, qui aurait été censuré au Club Dorothée.
Mais le lévrier, qui avait encore toutes ses capacités olfactives, ne supportant pas l'haleine immonde de notre ami Bob, lui gerba dans la gueule le repas de la veille et même de l'avant-veille, et s'enfuit à la vitesse d'un lévrier afghan (normal, puisque c'est un lévrier afghan, suivez bon sang!). Mais Bob avait eu le temps de reconnaître Bob en ce lévrier et, pour garder un souvenir d'elle, ne se lava plus jamais la gueule.
Mais la gerbe (comment appeler ça autrement?) de Bob était vraiment nauséabonde et enleva toute faculté olfactive à Bob, qui n'en avait déjà pas beaucoup le pauvre. Et comme vous vous en doutez, Bob, comme tous les hobbits, devait retrouver son trou grâce à son odorat (adaptation au milieu aérien), et là il était vraiment très mal.
La quête de Bob (dans certains textes d'Homer il apparaît sous le nom d'Ulysse) devint alors de retrouver son trou et son lit avec son oreiller dedans. Une quête difficile mais enrichissante...

cette deuxième partie a été écrite par Christophe, dont toutes les mammas continuent à chercher désespérement la recette ! (texte écrit entre 1H et 2H15 du matin)
 
 

à suivre...